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Collecting Evidence
Diagnostic

Recueil de données probantes

Comment recueillir des données sociales et comportementales

Introduction

Avant de diagnostiquer le problème, vous devez collecter des données probantes sociales et comportementales.

Ce processus contribuera à garantir que l’ensemble des problèmes et des décisions reposent sur des données probantes et des connaissances locales.

 

Pourquoi recueillir des données probantes sociales et comportementales ?

Les comportements humains sont complexes.

Des milliers de variables influencent nos choix, du contexte à la culture et tout ce que cela comporte. Les déterminants des phénomènes sociaux sont souvent encore plus complexes. La collecte de preuves sociales et comportementales est un moyen de donner du sens à cette complexité, grâce à des informations et des données sur les raisons des actions des personnes, ou les raisons pour lesquelles une société est structurée par certaines règles et interactions.

Les preuves doivent être recueillies systématiquement. Plus vous disposez d’informations sur les groupes de participants, mieux vous êtes en mesure de concevoir des programmes qui répondent efficacement à leurs besoins, intérêts et points forts.

Les preuves sociales et comportementales sont importantes parce que :

  1. nous pouvons ainsi faire preuve d’empathie envers la population touchée - sa vie quotidienne, ce qui la motive et la frustre, en qui elle a confiance et ce qu’elle croit et désire ;
  2. cela met en lumière les obstacles qui entravent le changement, les leviers positifs qui peuvent être activés et ce qui doit être abordé en priorité. Ces éléments peuvent aller de la dynamique du pouvoir et des normes sociales à des facteurs structurels, tels que l’accessibilité et la qualité des services ; 
  3. nous pouvons ainsi situer le problème au sein de systèmes plus larges, car les situations locales sont probablement liées à des décisions politiques nationales, à des systèmes économiques ou à des problèmes internationaux ;
  4. nous prenons ainsi conscience des actions existantes et des initiatives précédentes qui sont axées sur le même problème, afin que nous puissions en tirer des enseignements et créer des synergies ;
  5. nous pouvons ainsi confirmer l’identité des parties prenantes qui devraient prendre la tête de la stratégie, en particulier celles au sein du gouvernement et de la société civile ;
  6. nous pouvons ainsi déterminer si nos stratégies fonctionneront à l’avenir, grâce à une surveillance continue visant à déterminer si les obstacles se déplacent et de quelle manière ;
  7. nous pouvons ainsi mobiliser des ressources et hiérarchiser leur affectation grâce à une analyse des progrès constants qui indique les raisons pour lesquelles un programme devrait être financé ou étendu. Tout au long de cet exercice, nous vous recommandons fortement de sélectionner un modèle (voir Pourquoi les personnes font-elles ce qu’elles font ?) afin de structurer la recherche et d’éviter les angles morts et les écarts.

 

Répertorier les preuves dont vous disposez déjà

Le recueil des données probantes sociales et comportementales peut être fastidieux et nécessiter de nombreuses ressources.nécessiter de nombreuses ressources. Avant de commencer à collecter de nouvelles données sur les obstacles et les points forts, tenez compte des preuves dont vous disposez déjà. Voici des sources potentielles :

  • Littérature grise : Recherche n’ayant pas fait l’objet d’un processus d’examen par un tiers ou par des pairs. Ces sources englobent les rapports gouvernementaux, les livres blancs, les études de cas, les articles de conférence, etc.
  • Publications universitaires : Recherche qualitative ou quantitative qui a fait l’objet d’un processus d’examen par un tiers ou par des pairs afin d’en garantir la fiabilité.
  • Rapports d’écoute sociale : Rapports sur les discussions, les mots clés et les questions posées sur les réseaux sociaux. Ils vous aident à être au fait de l’opinion publique et à en apprendre davantage sur les types de rumeurs ou de désinformation qui sont partagées sur le terrain.
  • Systèmes d’information nationaux et données administratives : Un grand nombre de gouvernements et d’organisations disposent de bases de données qui fournissent des informations régulièrement et en temps réel sur leur population.
  • Rapports de recensement nationaux : Enquêtes nationales qui rassemblent des informations sur la démographie, l’économie et les données sociales aux niveaux national, provincial et régional tous les 5 à 10 ans.
  • Enquêtes en grappes à indicateurs multiples (MIC) et enquêtes démographiques sur la santé (EDS) : Enquêtes auprès des ménages qui surveillent la situation des groupes de population, fournissent des informations sur les inégalités et mesurent les progrès vers les objectifs de développement durable. 
  • Enquêtes sur les connaissances, les attitudes et les pratiques (CAP) : Études sur une population particulière qui recueillent des informations sur les pratiques et les croyances générales.
  • Enquêtes sur le paysage médiatique : Enquêtes portant principalement sur la capacité des canaux médiatiques à atteindre la population et leurs capacités de ciblage géographique et démographique.

 

Sélection de méthodologies de recherche pour combler les lacunes

Si les preuves examinées ne sont pas récentes, ne couvrent pas vos populations clés ou ne fournissent pas d’informations sur votre problème, vous devrez mener votre propre recherche primaire. Cette section aborde six méthodologies de recherche courantes que vous pouvez utiliser pour combler les lacunes de votre recherche.

 

1. Entretiens

Que sont les entretiens ? 

Conversations structurées ou semi-structurées entre un chercheur et un ou plusieurs répondants. Ces conversations sont guidées par une série de questions conçues pour révéler les attitudes, les perspectives, les connaissances et les intentions d’une personne sur une idée, un programme ou une situation en particulier. Il y a deux types d’entretiens : Entretiens avec des informateurs clés et Discussions de groupe.

  1. Les entretiens avec les informateurs clés sont des entretiens menés avec un seul répondant à la fois. Les répondants sont généralement des personnes ayant des connaissances techniques particulières ou un poste pertinent (par exemple, le personnel gouvernemental, les dirigeants locaux, les travailleurs de première ligne, etc.) ou des personnes qui ont une expérience directe des problèmes que vous traitez (par exemple, les parents de jeunes enfants, les enseignants, les travailleurs du sexe, etc.)
     
  2. Les discussions de groupe sont des entretiens avec un groupe de répondants délibérément sélectionnés, comprenant environ 6 à 10 personnes. Une série de questions ouvertes est posée aux répondants. La composition du groupe de discussion doit être soigneusement étudiée, afin de faire ressortir les rapports les plus honnêtes. Par exemple, pour encourager les femmes à partager leurs opinions de manière honnête sur un sujet, vous pouvez organiser des discussions de groupe en séparant hommes et femmes. Les discussions de groupe peuvent vous aider à développer votre compréhension initiale du contexte et de la culture dès l’origine du processus de recherche. Elles peuvent également vous aider à donner un sens aux réponses à l’enquête et à combler les lacunes en termes de connaissances.

Pourquoi les entretiens sont-ils utiles ? 

Les entretiens permettent d’avoir un contexte, ce qui donne une image plus complète des données que vous avez collectées. Ils font ressortir les nuances et les complexités de la vie des personnes et les histoires derrière les statistiques. Ils vous aident à faire preuve d’empathie à l’égard des personnes dont vous servez les intérêts, et à mieux comprendre leur situation.

Quelles sont les limites des entretiens ?

Les réponses des personnes interrogées sont subjectives et ont tendance à comporter des préjugés. Les participants peuvent choisir de laisser de côté des informations qui pourraient avoir une incidence négative sur eux, ou encore, ils peuvent se sentir obligés de répondre selon ce qu’ils pensent que le chercheur veut entendre. Des signaux subtils du ton, des réactions ou des expressions faciales d’un chercheur peuvent influencer la façon dont les personnes y réagissent. Les personnes ont également des intérêts personnels dans les situations locales, ce qui peut avoir un effet sur leurs réponses. Il est important de trianguler les résultats des entretiens avec les résultats d’autres méthodes, pour vérifier si certaines affirmations sont vraies.

 

2. Observations

Que sont les observations ?

C’est une façon de voir et d’entendre des choses que les gens ne vous diront peut-être pas. Les observations vous permettent de réunir des données sur les comportements des personnes dans des situations réelles (par exemple, à la maison, dans un centre de santé, au sein de leur communauté ou à l’école) et sur leurs réactions face à certains problèmes, puis d’étudier ces données. Les observations peuvent être recueillies passivement, à l’aide d’outils comme la vidéo accélérée pour observer le trafic vers les latrines. Les observations peuvent également être recueillies par l’intermédiaire d’interactions, par exemple, en demandant aux personnes les raisons pour lesquelles elles agissent de certaines manières.

Pourquoi les observations sont-elles utiles?

Les observations peuvent aider à révéler les influences du comportement que les personnes ne révéleront pas nécessairement d’elles-mêmes au cours des entretiens. Elles offrent également une expérience visuelle de première main des problèmes auxquels les personnes sont confrontées ainsi que des services au sein desquels ils doivent évoluer. Les observations aident à combler le fossé entre ce qui est dit et ce qui est fait.

Quelles sont les limites des observations? 

Les personnes se comportent souvent différemment lorsqu’elles sont observées. Pour réduire l’effet de votre présence sur leur comportement, accordez-vous un temps d’observation suffisant afin que les personnes ne soient plus sensibles à votre présence. Vous devez également trianguler vos conclusions en ajoutant d’autres preuves pour valider vos observations.   
 

3. Recherche en design centré sur l’humain

Qu’est-ce que la recherche en design centré sur l’humain ?

Il s’agit d’un terme général désignant le processus qui permet de mieux comprendre les désirs, les besoins et les problèmes sous-jacents, et parfois cachés, des groupes de participants lors du co-design d’une solution à un problème. Pour y parvenir, il faut mener des conversations ouvertes pour susciter l’empathie à l’égard des personnes avec lesquelles vous effectuez la conception, de générer des idées et de construire des prototypes ensemble, de partager vos créations et, finalement, de mettre à l’essai ces solutions dans le monde.

Pourquoi cette recherche en design est-elle utile ?

La recherche en design centré sur l’humain est un outil concret et rentable visant à produire de preuves garantissant que les solutions tiennent compte en permanence des participants et de leurs besoins.

Quelles en sont les limites ?

La recherche en design centré sur l’humain est rapide, rentable et permet d’obtenir des informations plus rapidement qu’avec d’autres méthodes. Cependant, ses détracteurs estiment que ce processus repose beaucoup sur l’intuition plutôt que sur les faits.

 

4. Cartographie sociale

Qu’est-ce que la cartographie sociale ?

Il s’agit d’une méthode visuelle qui aide à étudier et à comprendre les interactions des membres d’une communauté, et la façon dont cela affecte leurs pensées, leurs sentiments et leurs actions en cartographiant les groupes, les personnes et leurs relations sur un diagramme. Dans certains cas, ces diagrammes peuvent cartographier l’emplacement physique des ménages par rapport aux structures sociales communautaires importantes ainsi que d’autres emplacements clés.

Pourquoi la cartographie sociale est-elle utile ? 

La cartographie sociale est utile car elle met en lumière les influences et les inégalités de pouvoir. Elle indique les parties prenantes avec lesquelles il est important de s’associer et les inégalités sociales qui doivent être corrigées. L’analyse spatiale offre également un angle différent, et permet de découvrir les angles morts.

Quelles en sont les limites ? 

Ce processus peut devenir assez complexe dans les grandes communautés et les groupes interconnectés.

 

5. Enquêtes

Que sont les enquêtes ?

Il s’agit d’un ensemble de questions structurées permettant de mieux comprendre les différentes dimensions d’un problème. Les enquêtes peuvent dévoiler les facteurs cognitifs ou sociaux des comportements, par exemple les attitudes, les croyances et les normes sociales. Les enquêtes fournissent souvent des formats de réponse fermés, par exemple en évaluant le degré d’accord selon une échelle. Par exemple, une enquête peut poser des questions sur la probabilité qu’une mère allaite son nouveau-né, sur une échelle de 1 (peu probable) à 7 (extrêmement probable).

Pourquoi les enquêtes sont-elles utiles ? 

L’utilité des enquêtes est de quantifier les paramètres, et plus tard de mesurer le changement. Si l’échantillon est suffisamment grand, l’enquête peut également permettre de ventiler les données pour différents segments d’une population plus large. 

Quelles en sont les limites ?

La fiabilité des enquêtes repose sur la précision des réponses apportées. Il est possible que les personnes soient distraites ou inconscientes des facteurs inconscients qui entrent en jeu dans leurs comportements et leurs interactions sociales. Elles peuvent également se sentir obligées d’apporter une réponse socialement souhaitable. Les enquêtes fournissent une portée et une exploration plus approfondies. Elles permettent de quantifier les résultats fournis par les mesures qualitatives. Cependant, elles sont moins utiles pour comprendre le problème lui-même.

 

6. Expérimentation

Qu’est-ce que l’expérimentation ?

Il s’agit d’une procédure au cours de laquelle un groupe de personnes expérimente une intervention pilote de manière à observer ses effets et à en mesurer l’impact. Le niveau d’expérimentation que vous choisirez dépendra du temps, des ressources et de la capacité dont vous disposez. Les essais contrôlés randomisés (ECR) constituent le type d’expérience le plus rigoureux. Dans le cadre d’un ECR, les personnes sont affectées au hasard à un groupe d’intervention ou à un groupe témoin, puis les chercheurs évaluent toute différence de résultats entre les groupes. Les expérimentations prennent aussi souvent la forme d’études pré-test et post-test ainsi que de tests A/B. 

Pourquoi l’expérimentation est-elle utile ?

Les expériences sont utiles, car elles aident à déterminer si une intervention aura l’effet escompté. Elles permettent de garantir l’efficacité d’une solution avant tout investissement majeur, elles peuvent également en dévoiler des conséquences imprévues.

Quelles en sont les limites ?

L’expérimentation est une étape finale qui intervient une fois que le problème est bien compris. Les expériences peuvent être longues, il faut donc parfois un certain temps pour obtenir des résultats. La conduite d’expériences rigoureuses repose souvent sur un investissement important en temps et en ressources.   
 

N’oubliez pas la triangulation

Le changement social et comportemental consiste à donner un sens à des situations complexes. Pour parvenir à ce résultat, vous devez utiliser une vaste gamme d’approches de recherche.

Si vous ne comprenez pas clairement le problème, envisagez des méthodes de recherche qualitatives, telles que les entretiens, les observations, la recherche en design centré sur l’humain et la cartographie sociale. Ce type de recherche formative vous aidera plus tard à concevoir vos outils quantitatifs et à vous assurer qu’ils mesurent les bons éléments.   
Parce qu’elles impliquent généralement un grand nombre de personnes, les méthodes de recherche quantitative, telles que les enquêtes et les expériences, peuvent aider à valider et à quantifier les résultats qualitatifs.    
 

Reportez-vous à ces règles pour vous aider à trianguler vos résultats :

Les méthodes qualitatives doivent suivre les méthodes quantitatives lorsque...

  • Vous voulez une compréhension plus approfondie des réponses des répondants.
  • Vous voulez susciter plus d’empathie à l’égard des groupes de participants.  

Les méthodes quantitatives doivent suivre les méthodes qualitatives lorsque...

  • Vous voulez savoir si vos résultats peuvent être généralisés à une population plus large.   
  • Vous souhaitez tester une hypothèse fondée sur des informations recueillies lors d’entretiens.   
  • Vous souhaitez mesurer les paramètres que vous avez découverts ou l’incidence des travaux.

Pour plus d’informations sur les approches à méthodes mixtes et sur la façon de combiner des données qualitatives et quantitatives, rendez-vous sur ce site Web.   
 

Comment choisir une méthodologie de recherche   
 

Pour trouver des conseils sur la façon de choisir une méthodologie de recherche, consultez le Better Evaluation Rainbow Framework.

 

Ressources   

Cartographie des données probantes au niveau mondial 

Des outils pour comprendre les différentes méthodes de recherche

vision

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